Difficile défi que de ressentir une continuelle
sérénité dans un monde fondé et basé
sur une perpétuelle rivalité.
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Un hibou hulula, son cri se répercutant contre les murs de l'université. Le soir à Mediam Noctem, seuls les animaux se faisaient entendre. La plupart des gens - que ce soient élèves ou adultes - dormaient tranquillement, bercés par des rêves enjôleurs. Enfin normalement. Car ces derniers temps la nuit n'était pas un ami pour nos chers noctemiens, bien au contraire, ils étaient de plus en plus nombreux à la craindre car cette dernière amenait les tourments de l'inconscient que leurs cerveaux, depuis quelques mois, avaient refoulé tout au fond d'eux-même. Vous allez vous dire : Blueberry va se réveiller en sursaut à cause d'un mauvais rêve dans lequel sa famille restée en France se fait massacrer par des partisans, et voilà le contexte de cette soirée... Mais non, pas du tout. Elle avait certes des problèmes pour dormir, mais ce n'était en rien en rapport avec de quelconques mauvais rêves; c'est juste qu'elle avait toujours eu du mal à se laisser aller dans les bras de Morphée - elle avait toujours préféré les garçons... mouahaha.

Une nouvelle fois sujette à ses insomnies, elle se trouvait donc assise sur son lit à baldaquin, enfermée dans son monde à elle grâce aux rideaux qui la séparait de ses camarades de chambres. Et elle se contentait de lire l'un de ses nombreux livres moldus qu'elle affectionnait tant, et ce soir elle continuait sa lecture de Michel Strogoff. Elle se trouvait donc entraînée dans les steppes de Russie à travers une course folle contre la montre.

Ses yeux se mirent alors à la piquer. Elle trouvait de moins en moins d'intérêt à son livre... Aaah, la fatigue... Elle le posa donc sur sa table de chevet et éteint la lumière, pour ensuite se mettre au fond de son lit et fermer les yeux, espérant que le sommeil lui vienne. Mais comme à chaque fois qu'elle espérait, il semblait se refuser à elle. Elle ralluma donc la lampe quelques minutes plus tard et se releva brusquement, pestant intérieurement contre son métabolisme dégénéré. Elle regarda autour d'elle, écoutant les respirations pas si calmes que ça de ses congénères. Mais toutes semblaient profondément endormies. Elle laissa donc ses pensées s'évader, et automatiquement celles-ci se tournèrent vers Nathaniel. Elle se demandait ce qu'il faisait en ce moment, où il était. Était-il en train de dormir, ou comme elle, ne réussissait-il pas à se laisser aller dans les bras de Morphée ? Et puis, pensait-il à elle ?

Blueberry se morigéna. Il fallait qu'elle arrête de se comporter comme une midinette de la sorte, elle n'allait tout de même pas devenir comme ce genre de filles obsédées par un garçon qui ne vivait plus qu'à travers une relation (ou pas d'ailleurs). Il fallait qu'elle se vide l'esprit.

Quelques minutes plus tard, elle se glissait le long du couloir vide et silencieux de l'étage des chambres des filles. Un frisson la traversa. Peut être finalement aurait-elle dû s'habiller correctement... Enfin bon, tant pis. Elle se contenterait de courir un peu pour se réchauffer. Elle descendit les grands escaliers qui la menèrent au salon de la maison où quelques irréductibles élèves jouaient au carte tout en discutant et riant. Elle leur fit un signe de la main, un sourire aux lèvres, puis se dirigea vers la haute et lourde porte de chêne qui s'ouvrit toute seule devant elle. Elle se retrouva alors sur un sentier et ses jambes prirent automatiquement la direction de la tour d'observatoire. Elle ne savait pas même pour quelle raison. Elle pressa le pas histoire de se réchauffer, et elle fut arrivée en l'espace de quelques minutes. Mais lorsqu'elle arriva en haut des escaliers, elle eu la désagréable surprise de voir qu'elle n'était pas seule à avoir eu l'idée de venir ici. « Qu'est ce que tu fous là O'Callaghan ? » De tous les élèves de Mediam Noctem, il fallait que ce soit LA personne qu'elle pouvait le moins encadrer qui se retrouve ici, à cette heure-là...